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Écrire pour être lu à l’école, une question partagée entre LéA-IFÉ

La CARDIE de Créteil a organisé une matinée d’étude inter-LéA sur le thème « écrire pour être lu à l’école, une question partagée » le jeudi 25 mars 2025. Des membres des LéA-IFÉ suivants étaient présents : LéA-IFÉ Posture d’auteur et compétences d’écriture (PACE), LéA-IFÉ Action Cadres Créteil et LéA-IFÉ écrire et raisonner avec les nombres (ECRAINUM). Jean-Michel Zakhartchouk des Cahiers pédagogiques, Aurore Promonet (chercheuse et référente scientifique du réseau des LéA-IFÉ) et Virginie Volf (responsable scientifique du réseau des LéA-IFÉ) étaient également présents.

Nous sommes tous des anciens écoliers, et, tous, nous avons écrit à l’école. Mais qu’en reste-t-il ? Pour le savoir, nous nous sommes prêtés au jeu d’une première mise au travail : « Raconter un souvenir d’écriture à l’école quand vous étiez élève ».

Et là…

Tellement peu de souvenirs, ou bien centrés sur des gestes, sur la peur de la page blanche, de mal répondre aux demandes de l’enseignant, sur une dictée écrite au tableau, etc.

Et aujourd’hui, écrivons-nous dans nos métiers ?  

Oui, dans les carnets des élèves, pour des rapports d’incident, pour remplir des formulaires GEVA-sco, des bulletins scolaires, etc. Mais les normes de ces écritures professionnelles ne nous conviennent pas toujours. On voudrait avoir plus de place, pouvoir détailler les qualités d’un élève, écrire à la main et pas à l’ordinateur, etc. Parfois, on écrit aussi en même temps que nos élèves quand on leur demande de composer en classe. Certains constatent que la participation à un LéA permet des écrits plus élaborés y compris dans notre activité quotidienne. 

Pour les membres du LéA-IFÉ PACE participant à cette matinée, faire écrire les élèves est au cœur de multiples questionnements.

Comment faire pour qu’un élève apprenne à prendre en compte ses lecteurs afin de devenir pleinement auteur de son texte ? Et comment l’enseignant reçoit-il ces écrits ? Les lit-il réellement lorsqu’il les évalue ? 

Plusieurs pistes sont explorées pour développer les compétences des élèves. Par exemple, mettre en place des dispositifs de co-lecture entre élèves dans lesquels ils sont même incités à « voler » des idées à leurs camarades. Ils sont ainsi confrontés à la réception de leur texte par les autres et invités à réfléchir à ce qui suscite l’intérêt du lecteur dans un écrit. Les enseignants travaillent aussi sur leur posture de correcteur : ils cherchent à centrer l’évaluation sur des éléments positifs et à assumer leur subjectivité de lecteur, par exemple, en indiquant les passages qu’ils ont trouvés particulièrement émouvants. Les témoignages des élèves confirment les bénéfices de ce changement de posture pour leur motivation à écrire : « j’ai senti que j’étais lu et pas corrigé » dit l’un d’eux. 

Le LéA-IFÉ ÉCRAINUM s’intéresse à la façon dont on écrit et représente les nombres en maternelle. On constate qu’écrire n’est pas simplement utiliser des lettres pour composer des mots et des textes, que le passage par l’écrit est multiple et soutient la pensée. Il permet de commencer à s’affranchir de l’aspect matériel (une pile de cubes par exemple) pour ancrer des savoirs. Acculturer les élèves à l’écrit est ici un enjeu majeur qui contribue à réduire les inégalités scolaires.

Dans le LéA-IFÉ Action Cadres Créteil, ce ne sont pas les élèves qui sont amenés à écrire mais les acteurs éducatifs, inspecteurs et chefs d’établissements. Chacun présente une situation professionnelle dans laquelle il a repéré un enjeu professionnel important. Les textes sont ensuite partagés. L’un d’eux est choisi pour servir de base à un travail d’analyse plus poussé. La situation professionnelle décrite pourra être éclairée par le regard de chacun. Ce travail d’écriture oblige à un retour sur soi, à sortir de son quotidien, et à être à l’écoute des autres au travers de la lecture de leurs écrits dans une approche compréhensive.

Au travers de ces trois LéA-IFÉ, on perçoit la richesse de l’écriture :  écriture pour soi et pour les autres, écriture pour comprendre, écriture pour réfléchir. Dans chacun, le regard croisé acteurs de l’éducation, acteurs de la recherche permet d’aller plus loin dans la réflexion.

Cette matinée a mis en avant, au-delà de l’exercice scolaire de l’écriture, des questions saillantes à garder en tête : Pour qui et pourquoi écrit-on ? Qu’est-ce que cela apporte à chacun ? Quelles émotions cela suscite ? Quelles valeurs veut-on transmettre ?

Un grand merci à l’équipe de la CARDIE de Créteil qui a organisé cette matinée d’étude : une occasion de faire vivre un réseau académique des LéA-IFÉ pour que les membres des LéA d’un même territoire se connaissent, échangent et partagent leurs travaux de recherche sans surcharger les équipes engagées. Merci aux membres des LéA qui sont venus partager le fruit de leurs réflexions ainsi qu’à Jean-Michel Zakhartchouk et Aurore Promonet pour leur regard extérieur.

Suivez les annonces de l’équipe de coordination des LéA-IFÉ


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Équipe des LéA-IFÉ (14 avril 2025). Écrire pour être lu à l’école, une question partagée entre LéA-IFÉ. LE BLOG DU RÉSEAU DES LéA-IFÉ. Consulté le 18 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13r0y


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