Un cercle d’étude (Kaplan, 2013) est un dispositif de formation qui s’inscrit dans un processus fondamental dont l’intention est orientée «apprenant» (Audran, 2010) et considère que tous et toutes – ici élèves, enseignants et CPE – ont des savoirs – qui sont justifiés rationnellement, en se fondant sur la logique et des preuves, validés collectivement et ouverts à la réfutation – (Lecointre, 2018), des connaissances – qui ont la capacité de connecter des savoirs entre eux, en sachant faire des liens logiques et théoriques – (ibid.) et des expériences sur le sujet traité qui est mis en débat.
Modalité
La modalité d’apprentissage est fondamentalement collaborative. Les élèves, assis en cercle, sont guidés, lors des échanges, sur ce qu’ils croient ce qu’ils savent ou ce qu’ils ont appris en confrontant, aux questions des autres à leurs points de vue et à leurs expériences personnelles, leurs croyances leur opinion leurs savoirs sur des affirmations proposées par les adultes, présentées et soutenues comme vraies, mais pouvant être potentiellement fausses.
Horizontalité
Bien que guidés par un adulte, il n’y a pas un statut primant sur l’autre, puisqu’il est considéré que tous les participants sont “formateur et apprenant” ; chacun ayant le droit de transmettre, légitimement, ses éléments de connaissances et d’expériences du sujet débattu, au cercle.
Communauté
Le fait de mettre tous les acteurs au même niveau dans un contexte d’apprentissage collectif relève du concept de communauté d’apprentissage (Cristol, 2017) : le cercle d’étude mutualise les savoirs de chacun, actualise ses compétences, et se remet en question dans le but de se renouveler continuellement. (Duriez, 2017).
Efficacité
Ce dispositif demande un engagement de chacun (enseignant et élève) qui doit lui permettre de réguler son comportement et de contrôler ses émotions.Cet engagement, allant bien au-delà de la motivation de l’apprenant puisque c’est de la mobilisation du groupe pour construire un savoir commun dont il est question, favorise comme l’écrit Kaplan (2013) une intelligence collective.
Il développe un sentiment d’efficacité personnelle (Bandura, 2014), en reconnaissant les croyances des élèves en leur efficacité, les croyances des enseignants en leur efficacité personnelle à mobiliser les connaissances, expériences et savoirs chez les élèves et le sentiment collectif d’efficacité (enseignant et élève) selon lequel le groupe progresse en apprenant de et par lui.
Bibliographie
AUDRAN, J. 2010. Dispositifs et situations. Contribution à l’étude anthropologique et communicationnelle des environnements d’apprentissage en ligne dans l’enseignement supérieur.
BANDURA, A. 2014. Auto-efficacité. Bruxelles : De Boeck
BELLEGARDE, K. LAS VERGNAS, O. CRISTOL, D. 2017. Les communautés d’apprentissage : apprendre ensemble. Revue Savoirs n°43. L’Harmattan.
DURIEZ, F. 2017, L’organisation apprenante : dix principes et plus encore, Thot cursus.
KAPLAN, J. 2009. L’autodirection dans les apprentissages coopératifs : le cas des cercles d’études, Spécificités, 1, n°2, pp. 259-260
KAPLAN, J. 2013. Cercles d’étude au service d’une intelligence collective.
LECOINTRE, G. 2018. Savoirs, opinions, croyances: une réponse laïque et didactique aux contestations de la scienc en classe. Belin éducation.
LEVASSOR, R (1937), Manuel pour les cercles d’études, éditions SPED, Paris
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante : amerchan (20 octobre 2022). Le Cercle d’Étude. LE BLOG DU RÉSEAU DES LéA-IFÉ. Consulté le 18 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tnal
Au sein de l’ENS de Lyon, l’Institut Français de l’Education (IFÉ) développe depuis 2011 un réseau de Lieux d’éducation Associés (les LéA-IFÉ) pour promouvoir les relations entre l’innovation et la recherche dans le monde de l’éducation. En savoir plus