Un chalet à l’école Antoine de Saint-Éxupéry de Chicoutimi (Québec)

La semaine d’étude des LéA-IFÉ au Québec a débuté avec la visite de l’école Antoine de Saint Éxupery à Chicoutoumi. L’école accueille 126 élèves de milieu défavorisé et est «école désignée» pour l’accueil d’élèves ayant des problèmes de comportement.

Mélanie Girard, directrice d’école, Caroline Leroux, conseillère pédagogique et Régis Lavoie, directeur des services éducatifs, nous ont présenté le projet éducatif de l’école.

Cet échange a suscité notre curiosité :

• le bien-être de l’élève est au cœur des préoccupations et le terme « affectif » très utilisé (importance de développer des liens affectifs avec les enfants, de prendre soin de l’affectif, mise en avant d’une approche psycho-affective…)
• les professionnels sont nombreux et leurs statuts divers (un enseignant et un éducateur spécialisé dans chaque classe, une éducatrice chef d’équipe, deux psychoéducatrices, un psychologue 3 jours par semaine, trois enseignants en orthopédagogie, une directrice d’école…)
• le matin les élèves prennent leur petit déjeuner à l’école puis un temps de dépose est organisé avant l’entrée dans les apprentissages
• un Centre des enfants, organisme communautaire accompagnant 43 familles défavorisées, est présent au sein de l’école (repas du midi servi 5 jours par semaine, aide aux devoirs après l’école, accompagnement des parents…)
• les récréations sont structurées et animées (par exemple, les élèves choisissent un jeux collectif pour la semaine et un adulte le met en œuvre)
• un chalet permet aux élèves de se ressourcer mais également de bénéficier d’une rééducation intensive des comportements

C’est ce dernier point sur lequel nous allons nous attarder.

Au Québec, un chalet est une résidence provisoire dans laquelle on se rend avec un objectif de détente. Ici, le chalet est un espace où l’élève peut prendre le temps de se ressourcer quand il n’est plus apte à rester dans sa classe à cause de problèmes de comportement trop importants et qu’il ne parvient pas à progresser malgré l’accompagnement des enseignants et autres adultes accompagnateurs.

Le lieu est aménagé en deux zones :

• la classe : pour un temps d’apprentissage individualisé le matin en mathématiques et en français en lien avec l’enseignement qui continue de se dérouler en classe
• l’appartement : pour développer des habiletés sociales l’après-midi (à partir de jeux de société par exemple)

Dans ce lieu, on entreprend une rééducation intensive des comportements des élèves avec l’intervention d’un enseignant, d’une psychoéducatrice et d’une éducatrice spécialisée. Il n’y a pas plus de 2 ou 3 élèves en même temps. L’enfant est retiré de sa classe pour un minimum de 3 semaines (y compris pendant les récréations) mais le lien avec l’enseignant de la classe est maintenu : il fournit les cours pour les matinées, il passe régulièrement voir son élève pour savoir où il en est de ses apprentissages ou pour jouer à des jeux de société avec lui.

Avant de programmer une entrée au chalet, l’enseignant du chalet travaille avec l’élève dans sa classe afin de l’aider à modifier son comportement pour lui permettre de rester avec ses camarades. Lorsque cette démarche ne suffit pas, c’est l’équipe éducative qui prend la décision d’intégrer l’élève au chalet. L’enfant et les parents en sont ensuite informés. Le lien de confiance avec le professeur du chalet est donc déjà installé quand l’élève arrive dans le lieu.

Ce dispositif est toujours évoqué dans l’intérêt de l’enfant. On ne parle pas d’exclure un élève perturbateur mais d’aider un élève en difficulté à modifier son comportement.

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